se loger sur le littoral, mission compliquée pour la population locale

 Depuis le Covid, les prix ont flambé, les gens se jettent sur l’habitat côtier comme des charognards et achètent sur photos, du grand n'importe quoi !

La Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim) a constaté une augmentation des prix de 24,2% entre mai 2020 et avril 2022 dans 480 stations balnéaires, contre 14,6% pour la France entière.

Recherche d’espace, de nature et d’évasion… « Depuis le Covid, le marché de la résidence secondaire s’est envolé, faisant grimper par porosité celui des résidences principales« , analyse Jean-Marc Torrollion, président de la Fnaim.

La plupart du temps, ces arrivées massives de population « relèguent à des dizaines de kilomètres dans l’arrière-pays » les salariés qui travaillent sur la côte, reconnaît-il, les écoles se vident, les commerces à l'année aussi....

 

 

Jusqu’ici limitée à la façade sud, la pression foncière gagne à présent les littoraux atlantiques et suscite la mobilisation de dizaines de collectifs.

Pour le géographe Gérard-François Dumont, la situation n’est pas nouvelle mais s’aggrave. « Depuis les années 1990, on a un phénomène de litturbanisation et d’héliotropisme avec des transferts des populations des métropoles vers les bords de mer jugés plus agréables« , explique-t-il. Plus récemment, l’ouverture de liaisons TGV vers l’ouest, puis le Covid et le développement du télétravail ont accéléré le processus.

« En Bretagne, 53% des arrivants ont plus de 60 ans et 80% vont sur les littoraux, où ils déstabilisent le marché immobilier du fait de leur plus fort pouvoir d’achat« , abonde le géographe Yves Lebahy, qui décrit le littoral comme une « immense maison de retraite« .

Mi-novembre, le gouvernement s’est saisi du sujet en lançant un groupe de travail.

Parmi les solutions réclamées, Gaël Roblin, membre d’un collectif costarmoricain, préconise « un classement du littoral breton en zone tendue, ce qui permettrait d’encadrer les loyers et de surtaxer les résidences secondaires« .

L’Association des élus du littoral demande de « supprimer les niches juridiques et fiscales qui favorisent la location saisonnière« , voire de réserver des zones « dédiées au logement permanent » dans les documents d’urbanisme. Des sénateurs se sont saisis du dosser de la loi Climat et Résilience, qui a pour effet direct de créer la rareté du foncier, et favoriser la spéculation foncière...